Celui qui me dérange, jle tu [Terminé]

*Bizarre d’entrevue…* se disait-il.

Lestat avait réussi à sortir du quartier général des humains, les yeux bandés mais toujours vivant, ce qui le surprit d’avantage que n’importe qu’elle des aventures qui avait marqué sa seconde vie. La première n’avait jamais vraiment atteint son apogée. Le Comte de Lioncourt, encore affreux à la ressemblance d’un mort, se mouvant telle une ombre dans la ville pour retrouver son cercueil, seul point de tranquillité…et encore là, ce n’était pas du plaisir voulu. Il était souvent dérangé, ce qu’il détestait à mort, bien qu’elle le fuyait; il en était sûr, par plusieurs membres du clan de Dracula, un autre Vampire influant mais qui n’atteindrais jamais la splendeur qu’avait Marius.

Aller directement au manoir sonnerait son arrivé tardive et démonterais qu’encore une fois, Claudia et Louis avait été plus fort, plus impitoyable et méchant. Lestat perdrait de sa popularité et du respect qu’il imposait. La seule chose qu’il lui restait était de se cacher et d’attendre une arrivé plus glorieuse…et non, en faite il ne voulu rien de ça et passa tout de même les barreaux qui le séparait de Londres et de sa maison première. Deuxième en faite…et même plus que ça car il avait vu le monde, il était resté avec Marius un long moment avant de découvrir le sanctuaire qui causait à la fois son malheur et son bonheur. Il se souvenait de ce visage empreint dans la pierre, ce visage noble d’Égypte et de la présentation qu’il avait fait…Un souvenir douloureux mais plaisant.

Il eut vite dépassé les pièces principales malgré l’appel d’une voix familière mais passa outre. La douce soie de son cercueil, qu’il ne partageait avec personne, lui manquait terriblement, autant que les belles boucle de Claudia, le visage serein de Louis…Elle n’avait jamais été dans le sien, il en avait toujours voulu à son enfant pour ça. La jalousie l’avait tenaillée et brisée car Lestat voulait toujours plus que ce qu’il avait devant lui. Il osait se montrer devant Dracula et lui imposer ses idées sans se soucier des visages outrés des membres de sa cours.

De plus est que Lestat entra dans sa chambre, sans cogner car elle était sienne. Il enleva les loques qui formaient un ensemble de réels zombies des histoires de peur pour les poussé vers l’unique chaise que composait le mobilier. La grande frange de froufrous blancs de sa chemise n’était plus qu’une retaille boueuse avec le sang séché du vampire lui-même. Il la rejeta avec dégoût et se retourna vers son cercueil, ma foi, fermé.

Le blond suceur de sang s’y dirigea à pas lent, savourant déjà le toucher de la soie rouge gonflé comme un cousin. Les humains étaient stupides de croire qu’il y avait une vie après la mort et de fournir de si belle œuvre aux vers qui déchiraient la terre comme les charognards qui profitaient de la guerre pour manger à volonté. Il en caressa le coffret de bois vernis et l’ouvrit. Il se glissa à l’intérieur et ferma les yeux quand le couvercle se fermait tranquillement. Il se passa qu’un instant avant que les nombreuses pensées de tous ceux qui se trouvaient dans le manoir ne viennent hanter son pauvre esprit déjà troublé. Il parlerait de ce problème à Armand…ou n’importe quel scientifique fou que Dracula engageait dans le manoir. Peut-être que le rajout d’un autre matériel à son nid douillet lui permettrait de se remettre au summum de sa forme, de sa beauté reconnue.

Il se laissa aller sur ses pensées, se dirigeant vers le cou d’un jeune puceau ou la peau délicate de Dakimis et revenant vers la noblesse stupide et facile à manipuler quand leur esprit était libre de pensé ou de prévoir un quelconque acte contre un autre pour se monter dans les faveur du roi d’Angleterre. Il entendait celle des autres mais n’en avait cure…

Son entrée, comme il avait perçu, n’avait pas passé inaperçu pour autant. Quelqu’un approchait de sa porte mais des idées délicieuses passaient dans sa tête, trop importante pour se soucier d’un vampire qui allait le déranger.

Marteinn frappa à la porte des appartements du général Lestat de Lioncourt. Il avait été chargé par Sir Mc Cruimein de transmettre ses salutations à ce vampire de haut rang qu'il n'avait pas encore eu l'occasion de rencontrer, mais dont il avait beaucoup entendu parler. Marteinn avait en outre la mission délicate d'obtenir pour son maître un rendez-vous avec le général.

Le valet n'était à vrai dire pas très à l'aise, et en venait presque à espérer que Lestat ne serait pas chez lui lui non plus. C'était bien beau de l'envoyer dans tout le manoir faire quarante choses à la fois, mais il n'était pas surhumain non plus !

N'ayant pas reçu de réponse, il frappa à nouveau, un peu plus fort.

Cette deuxième fois fut de trop pour le vampire qui reposait sagement dans son cercueil. Il ouvrit le capot à volé, le couvercle allant se briser sur sa commode de bois massif. Le vacarme se faisait entendre de dehors. Lestat crispa ses doigts décharnés sortit du cercueil maintenant défait et dit d’une voix anormalement calme :

-Entrez…

Ses yeux étaient foudroyants mais sa stature ne perdait rien d’une prestance de prince. Les os de son thorax paraissaient et déformaient son torse déjà plus mort que la peau pâle habituelle du vampire.Il ne pensait pas et ne se concentrait pas plus sur les pensées de l'autre qui se tenait derrière la grande porte en bois. Malgré que cette ignorance aurait pu lui provoquer bien des malaises, undanger potenciel qu'il ne pourrait écarter. Mais ayant frappé deux fois, l'individu ne lui voulait pas de mal, sauf si son but était de savoir si la pièce était vide pour y fouiller.

Marteinn ouvrit la porte et salua avec respect le général Lestat. C'était la première fois qu'il était chargé d'une mission auprès d'un vampire de haut rang, et il ne voulait pas commettre d'impair.

"Pardonnez-moi de vous déranger à cette heure, lord Général", dit-il en prenant soin de ne pas regarder le personnage dans les yeux, par politesse. "Je suis le valet de Sir Fingal Mc Cruimein, scientifique de la Salle X au service du Maître. Mon maître m'envoie auprès de vous pour vous transmettre ses amitiés, et vous demander si vous accepteriez de lui faire l'honneur de le recevoir pour une entrevue. Il souhaiterait vous entretenir d'affaires importantes, en particulier concernant les expériences qu'il doit mener pour le Maître. Il se tient à votre disposition où et quand il vous plaira de le recevoir."

Il marqua un temps d'arrêt, puis tendit au général un paquet qu'il tenait dans la main.

"Sir Mc Cruimein vous prie d'accepter ce modeste présent, en gage d'amitié. Il s'agit d'une dague fabriquée en Orient, dont la garde peut dissimuler un message ou une fiole ; il suffit d'appuyer là, sur le cabochon de saphir."

Lestat le laissa parler des salutations et présent de son maître avec une totale indifférence. Il avança solennellement vers le messager et prit doucement la dague avec ses longs doigts sinueux blancs. Il le regardait de haut en attendait le moment critique où il croiserait son regard. Le métal contre sa peau lui fit un peu mal; la faiblesse d’un manque de nourriture et reconstitution en étaient la cause. Il hésita un moment à le prendre totalement des mains du soumit mais se ravisa et le leva. N’eut-il le moment de le prendre qu’il se tourna rapidement et le jeta sur le lit avec nombre d’oreiller et deux poupées.

-Saluer votre maître et dite-lui que je lui tiendrai visite à votre suite. J’ai quelque affaire à faire avant…

Il ouvrit un grand coffre dans la chambre et en sortit une chemise encore plus blanche et éclatante que sa peau. Il la déplia et se redressa.

-Vous pouvez disposer.

Sa voix était calme malgré la fureur qu’avait exprimée son visage défait. Son dos s’étira vers le plafond lorsqu’il essaya de passer la chemise. Il fut vite caché par le satin.

"Bien, mylord." , dit simplement Marteinn avant de se retirer sans demander son reste. Ce Général Lestat était un personnage bien singulier, qui le mettait très mal à l'aise. Et pourtant, il était habitué avec son maître aux rencontres les plus extravagantes.

Il referma doucement la porte, ne souhaitant pas incommoder le vampire qui avait montré des signes évidents de fort agacement. Et il se glissa dans les couloirs pour poursuivre les missions dont il avait été chargé, et vérifier où les choses en étaient avec lord Bulkeley.