Mon nouveau chez moi.

Stewart remontait de la salle d'armes, épuisé par le dernier cours de la journée durant lequel les recrues s'étaient montrées plutôt dissipées. Il avait dû infliger quelques coups de cravache à certains pour les ramener à un peu plus de concentration. Il lui tardait de recevoir une mission spéciale, une occasion de se défouler et de trouver dans la concentration de sa vocation première un dérivatif à l'ennui qui le gagnait devant le peu de sérieux de la nouvelle promotion...

Plongé dans ses pensées, il avait bien failli ne pas remarquer la jeune femme présente silencieuse dans le hall, lisant assise sur l'une de ses malles au lieu d'avoir pris place dans l'un des canapés pourtant confortables. Sans doute une nouvelle venue, encore. Les lycans affluaient à Londres depuis toutes les provinces, en prévision disait-on d'un assaut imminent. Mais à première vue il ne s'agissait pas d'une guerrière. Stewart ne connaissait aucun guerrier qui ait le goût de la lecture... Il s'approcha d'elle, et hésita un instant à la déranger. Pourtant, il ne pouvait la laisser seule dans ce hall. Ce n'était pas une manière convenable d'accueillir une nouvelle arrivante dans la meute de Londres, si on pouvait encore appeler cela une meute...

- Mademoiselle... , se hasarda-t-il. Puis-je vous être utile de quelque façon ? A voir vos malles, vous venez d'arriver ici... Il n'y a eu personne pour vous accueillir ?! On se demande parfois ce que font les domestiques dans cette maison. Et pourtant vous aurez l'occasion de constater qu'il sont nombreux ! Avez-vous été annoncée aux responsables ?

Comme toujours, il était un peu maladroit, et ses propos confus. Il aurait voulu se montrer aimable et accueillant, et voilà qu'il l'assaillait de questions. Ce n'était pas très approprié. Il savait bien comme on pouvait se sentir perdu en arrivant dans cet endroit plus vaste que tous les repaires lycans du reste de l'Angleterre réunis...

"Shanyya de Medici", ça sonnait plutôt bien : fausse aristocrate ou pseudonyme d'ancienne courtisane de haut vol ? Non seulement elle aimait la lecture, mais encore elle ne manquait pas de mystère... Un peu de divertissement ne pouvait faire de mal dans ce lieu austère ! Stewart ne se formalisa pas quand elle lui répondit ensuite qu'il pourrait l'aider à porter ses bagages.

- C'est avec plaisir que je vous rendrai ce service, mademoiselle Shanyya, répondit-il aimablement. Si je ne me trompe pas, les scientifiques sont logés au premier étage, ce qui signifie que nous serons sur le même palier : le hasard fait bien les choses, non ? Concernant le laboratoire destiné à vos expériences, il se trouve au sous-sol ; là encore, nous serons voisins, puisque j'enseigne aux nouvelles recrues dans la salle d'armes qui s'y trouve aussi. Nous porterons d'abord votre matériel au sous-sol, si vous voulez. Mais tout d'abord il me faudra trouver le maître d'hôtel pour obtenir les clefs. En même temps, il pourra nous indiquer où se trouve exactement votre chambre...

Il s'étonna tout de même de ce que personne n'était venu accueillir la jeune femme, et qu'il soit le premier. Il y avait décidément du laisser aller avec le remue-ménage des opérations en cours contre les vampires, et les fréquentes absences de Marcus Spartacus ! Le diable lui-même ne savait sans doute pas où celui-ci se trouvait d'ailleurs à cette heure.

- En principe, le courrier est correctement distribué, ajouta-t-il lorsqu'elle eut fini de parler, surtout s'il est adressé à notre chef ; c'est à peu près la seule chose qui fonctionne correctement ici ! Nul doute qu'il l'ait reçu et donné ses ordres. Simple négligence des sous-fifres en son absence, il faudra hélas vous y faire...

Il parcourut le hall du regard, mais n'y vit personne ; ils étaient seuls, et encore avait-elle eu de la chance qu'il repasse par ici au lieu de remonter par l'un des escaliers secondaires situés dans les tours d'angle, comme il le faisait d'habitude. Dans ce cas-là, elle aurait certainement attendu toute la nuit dans le hall avant qu'on ne s'aperçoive de sa présence.

- Une fois de plus, me voici maladroit, désolé. Je ne me suis pas présenté, pardonnez-moi... Mon nom est Stewart Crowley, assassin de métier. Je suis pour l'instant chargé de la formation des nouvelles recrues qui arrivent en grand nombre depuis ces derniers mois. Mais en réalité je supplée pour une large part le chef des Assassins de cette meute, qui a comme qui dirait des absences...

Je le remerciai d'avance de porter mes malles et j'approuvai son idée de les descendre dans la salle des expériences, en tout cas celle qui contenait mon matériel le plus lourd ; l'autre ne contenant que des vêtements et la plus petite des fioles et autres objets légers.

- Nous serons donc au même étage, voilà qui sera prometteur ; nous pourrons donc faire plus ample connaissance. Ainsi vous êtes enseignant ? Voilà qui est intéressant, je manque justement d'exercices, car avant d'être une scientifique j'étais une assassin avec mon mari. Mais certains évènements m'ont fait changer de voie... Et ainsi je pourrais m'occuper de celui qui m'a tout pris.

Je n'en dis pas plus car je ne le connaissais pas assez pour me confier ; même si ce que j'avais vécu remontait à quelques centaines d'années, il me serait impossible de l'oublier.

Il semblait étonné que personne ne soit venu m'accueillir, et comme je me demandais depuis combien de temps j'étais là, je levais les yeux vers un bout du ciel qui dépassait d'une fenêtre : le soleil se couchait et j'étais là depuis ce matin.

- Certes, mais si le courrier est distribué à la même vitesse que l'on m'accueille, je doute que le Seigneur Marcus l'ait reçu ; encore faut-il qu'il soit là... Excusez-moi, je ne voulais pas être cynique.

Il me dit son nom et je fronçai les sourcils : il me semblait avoir déjà entendu ce nom, Crowley, quelque part, lorsque j'étais toujours humaine ; ou bien était-ce Stewart ?

- Enchantée. Auriez-vous eu des ancêtres en Italie? Car j'ai l'impression d'avoir déjà entendu ce nom quelque part.

*Ainsi donc il est un assassin, j'en aurais mis ma main à couper mais je voulais en être sûre.*

- Si il a des absences, pourquoi vous ne prenez pas sa place? Si ça se peut il est mort et personne ne le sait. Et excusez-moi de ma question, je suis d'un naturel curieuse, comme tous les scientifiques.

Je pris la plus petite malle tout en cherchant des yeux un domestique pour porter l'autre valise dans ma chambre ; je ne voulais pas la laisser là et Stewart n'avait pas à tout porter. Mais n'en voyant aucun, je dus me résoudre à poser la petite malle au sol pour pouvoir prendre l'épée de mon défunt mari dans la moyenne malle. Je sortis l'épée de la malle, toujours dans son fourreau, attaché par des sangles pour éviter qu'elle ne sorte et n'abime mes vêtements. La lame n'était pas visible mais la garde elle l'était, une garde toute simple avec un seul rubis rouge en son centre.

Je l'attachai à ma taille avec la sangle - encore heureux d'ailleurs que je portais une tenue de voyage, sinon avec une robe élégante j'en aurais bavé. Je repris la petite malle avant de dire :

- Nous pouvons y aller. Je ne sais pas si les armes sont autorisées à l'intérieur, mais je ne veux pas laisser le seul souvenir de mon mari dans la malle. C'est idiot de s'accrocher à un souvenir, mais c'est plus fort que moi. Enfin, assez parlé du passé ! Vous pourriez peut-être m'expliquer un peu les coutumes de cet endroit, je ne veux pas froisser dès mon premier jour.

Il fit un simple signe de tête pour lui faire comprendre que son aide était bien naturelle. La nouvelle arrivante était surprenante. Ainsi, il apprenait petit à petit des choses assez inattendues, comme le fait qu'elle avait été assassin...

- En effet, je suis chargé de la formation des futurs assassins, dont nos chefs souhaitent faire un corps d'élite dans le combat que nous menons, répondit-il d'une voix calme. Heureux d'apprendre que vous avez été des nôtres ; vous serez toujours la bienvenue dans la salle d'armes, mais vous savez, certaines choses ne s'oublient jamais quand la formation a été efficace. Peut-être même aurez-vous quelques petites choses intéressantes à montrer à mes élèves ; chaque meute a ses méthodes, ça pourrait être intéressant...

Tout en continuant la conversation, il cherchait des yeux le majordome. Où diable avait-il pu bien passer ? D'habitude, il était plutôt sérieux dans son travail, veillant à ce que tout se passe pour le mieux. Il sourit quand miss Shanyya fit sa remarque un peu cynique sur l'absence de Marcus Spartacus. Il était vrai que les officiers lycans en général se montraient très laxistes depuis quelque temps, plus soucieux de leurs petites affaires que d'une réelle efficacité d'ensemble...

- Quand vous me connaîtrez mieux, vous verrez, mademoiselle, que je peux être plus cynique encore. Mon maître m'a appris à ne jamais courber l'échine ni taire ce que l'on pense, quel que soit le prix. Vous n'avez donc pas à vous excuser : notre chef manque à ses devoirs parfois, c'est sans doute la raison pour laquelle les vampires ont pris tant d'avance sur nous dans la conquête de Londres...

Il fut un peu troublé qu'elle lui demande s'il avait des origines italiennes. Comment avait-elle pu le deviner ? Elle avait peut-être entendu parler de Crowley, après tout ; l'affaire de sa condamnation, à Bristol, avait fait du bruit auprès de nombreuses meutes lycanes... Sa mère, Leonora... Il y avait longtemps qu'il n'avait pas pensé à elle, oubliant presque qu'il était le fils d'une putain romaine...

- Ma mère était italienne, en effet, dit-il un peu gêné. De Rome. Mais je doute que vous ayez entendu parler d'elle, c'était il y a bien longtemps... Quand aux Crowley, c'est un nom assez courant dans le sud de l'Angleterre ; la famille de mon père est de l'île de Wight, mais nous avions de nombreux cousins dans tout le sud du royaume... Peut-être un jour trouverons-nous la raison de l'impression que vous avez d'avoir déjà entendu mon nom ?

Il restait sur ses gardes, après tout il ne la connaissait pas. Et elle pouvait savoir plus de choses qu'elle ne le disait. Une des règles des assassins était la discrétion, et leurs méthodes étaient très efficaces pour faire parler afin d'obtenir des renseignements avant de passer à l'action. Si la demoiselle avait été assassin elle-même, elle devait maîtriser ces techniques, il fallait donc rester prudent... Il se renseignerait d'ailleurs sur elle auprès des officiers recruteurs.

- Je ne suis pas pressé de prendre la place du chef des assassins, surtout quand je vois les difficultés qu'on a déjà à former les recrues... Je ne crois pas que le chef Guru soit mort, j'en aurais été informé ; il devait partir pour une mission importante dont il ne m'a rien dit... Sans doute quelque chose de délicat... La curiosité, mademoiselle, fait partie de nos métiers, il n'y a pas de mal.

Il prit la plus grande malle et vit Shanyya sortir l'arme de l'un des bagages, et l'attacher à sa ceinture. Une belle arme, dont il remarqua le rubis sur la garde... Il avait entendu parler d'une telle arme, mais n'en dit rien.

- Fort belle épée, et je comprends que vous ne vouliez pas laisser un bien si précieux sans surveillance. Avec cette éternité qui est à la fois une chance et une malédiction, avoir des objets nous rappelant des êtres chers a son importance, je peux le comprendre. Je vais prendre aussi votre petite malle. Nous déposerons ce que vous ne voudrez pas descendre au sous-sol dans la loge du portier ou le bureau du majordome. Suivez-moi, je vous en prie... Je vous expliquerai le fonctionnement du manoir avec plaisir, ne vous en faites pas.

Il l'entraîna à l'autre extrémité du hall, vers la porte ouvrant sur la loge du gardien. Elle était ouverte, et le portier ronflait comme un sonneur au lieu de faire son travail. Apparemment, il avait un peu trop bu, il empestait la bière. Stewart l'attrapa par le col et le secoua sans ménagement.

- Hey ! , s'écria l'homme, surpris mais l'esprit encore perturbé par l'alcool. Quoi ?! Qu'est-ce qui s' passe encore ?! Pas moyen d'êt' tranquille dans c'te baraque !

- Espèce de vieille barrique ! , s'écria Stewart très agacé. Tranquille ?! Tu te fiches de moi ?! Tu as passé ta journée à boire, alors que cette demoiselle attendait dans le hall ! Miss Shanyya De Medici, scientifique, ça te dit quelque chose ?

- Ah oui ! , dit l'homme en se levant d'un bond. La d'moiselle que not' chef il a dit qu'il fallait traiter avec des égards... Le bonjour, mam'zelle ! Vot' chambre est prête, vous pouvez y emménager. Elle est au premier, en face d' celle de m'sieur Crowley. Où c'est-y qu' j'ai mis la clef ?...

Stewart lança à la jeune scientifique un regard embarrassé : quel triste spectacle pour une nouvelle venue, et quelle mauvaise image pour la meute de Londres ! Le portier finit par trouver les clefs et les remit à la jeune fille.

- Et as-tu les clefs de son laboratoire ?

- Le laboratoire ? , répondit l'autre avec un regard idiot. Ah oui, la salle pour ses expériences ! Ben, elle est au sous-sol, à gauche dans l' couloir. Mais j' sais plus où est la clef, j' crois pas qu' c'est moi qui l'ai... Ca doit êt' le majordome, c'est lui qui a les clefs des pièces importantes !

- Et où est le majordome ?! , s'écria Stewart qui commençait à vraiment s'impatienter.

- J'en sais rien moi, m'sieur Crowley... Vous savez, l' personnel a fêté l' pillage d' l'ancien palais d'été du roi hier au soir. Beaucoup d' valets sont allés y j'ter un oeil pour récupérer c' que les soldats avaient pas pris... J' me souviens que c' matin l' majordome il était furieux et qu'il a dit qu'il allait leur faire donner la bastonnade ! Il est p't-êt' allé là-bas, qui sait ?!

- Hé bien tu vas te débrouiller pour le trouver, et vite ! , menaça Stewart en le reprenant par le col et en le soulevant du sol. Et tu vas me trouver aussi un valet pour porter les bagages de la demoiselle et l'aider à s'installer. Pendant ce temps, elle va se restaurer un peu. Je suppose que tu n'as pas que de la bière dans ta loge !

- Oh non, pensez donc ! Avec tout c' que m'offrent les uns et les aut' pour les services que j' leur rends, mon garde-manger est bien garni, pour sûr ! J' vais préparer un bon en-cas pour la p'tite mam'zelle !

- Ne t'inquiète pas de ça, je m'en charge ! Vas plutôt nous chercher cette fichue clef, et ne reviens pas avant de l'avoir trouvée, conseil d'ami !!!

Le ton était si menaçant que l'autre ne demanda pas son reste dès qu'il fut reposé au sol, et s'en alla aussitôt à la recherche du majordome, même si intérieurement il craignait que Stewart découvre ce qu'il appelait un garde-manger bien garni... L'assassin fit asseoir la demoiselle et lui servit pour commencer un verre d'eau fraîche.

- Désolé que vous ayez assisté à un spectacle si pitoyable, mademoiselle Shanyya... , dit Stewart tout en ouvrant le placard servant de garde-manger. Vous devez être affamée depuis ce matin, je vais prendre le nécessaire dans les réserves de cet idiot. Il est vrai qu'avant-hier nos troupes, grâce à l'arrivée de deux régiments de lycans irlandais, se sont emparées d'une ancienne résidence royale ; le pillage a duré deux jours, et chacun en a voulu sa part... Voilà l'explication de l'absence de domestiques. Bienvenue à Londres ! Mais ne vous inquiétez pas, le portier sait que je ne plaisante pas, et ce qu'il risque s'il ne ramène pas votre clef aussi vite que possible... Prenez le temps de vous restaurer, et dès que nous aurons la clef de votre laboratoire nous pourrons nous occuper de vos bagages... J'espère que tout cela ne vous donne pas une trop mauvaise impression ? C'est exceptionnel, d'habitude il y a plus de discipline...

La jeune femme était d'agréable compagnie. Il avait appris au cours de leur conversation qu'elle était Florentine et l'avait remerciée pour sa proposition de l'aider avec les recrues ; il est vrai qu'ils ne seraient pas assez de deux pour venir à bout de certains, qui se montraient particulièrement peu doués. Il ne put s'empêcher de rire quand il fit la remarque sur l'état du portier et qu'elle lui rappela qu'elle avait dû attendre toute la journée dans le hall.

- En effet, heureux hasard que nos chambres se trouvent justement l'une en face de l'autre, répondit-il tout en cherchant de quoi la faire manger, car elle devait avoir sérieusement faim après le voyage et cette journée d'attente. Vous pourrez compter sur moi, miss Shanyya. Et je serai bien entendu ravi de faire plus ample connaissance ; dès que vous serez installée et remise de votre voyage, nous pourrons aller dîner ensemble en ville, si vous le souhaitez... Quant à mon nom, vous avez raison : nous nous pencherons sur ce mystère, puisque vous n'êtes jamais allée à Rome et que moi-même je ne suis jamais allé en Italie.

Il était rassuré qu'elle prenne aussi bien les choses, et rit à cette idée du mystère sur son nom. Il trouva, comme il s'y attendait, tout ce qu'il fallait dans le garde-manger du portier : des jambons gras, des pâtés, de la viande séchée et quelques pains. Il mit tout cela sur la table, sortit des couteaux et invita la demoiselle à manger ce qui lui faisait envie.

- Un palais humain, l'une des résidences de l'ancien roi d'Angleterre. Mais vous savez, quand nos troupes pillent, elles ne laissent pas grand chose derrière elles... Enfin, vous pourrez toujours poser la question au majordome, ou demander à l'un de nos chefs de vous y faire conduire sous escorte, pour votre sécurité. Je suis heureux que vous ne vous arrêtiez pas à ces premières impressions sur notre repaire.

Tandis qu'ils mangeaient et bavardaient, un jeune lycan entra. C'était un des subalternes de Stewart, l'un de ses hommes de confiance. Le jeune homme les salua, et glissa quelques mots à l'oreille de son chef, qui parut contrarié...

- Miss Shanyya, je vous présente Harold, l'un de mes collaborateurs, dit Stewart l'air embarrassé. Je suis au regret de devoir vous laisser, le devoir m'appelle d'urgence : une cible que nous guettons depuis des mois est enfin à portée de main ; c'est une occasion à ne pas manquer, on m'ordonne d'intervenir sur le champ. N'ayez aucune crainte, Harold s'occupera de vous comme je l'aurais fait moi-même. Prenez le temps de vous restaurer, et ensuite il vous montera vos bagages dans votre chambre. Je suis confus de vous abandonner ainsi, mais vous savez ce qu'est notre métier... J'espère vous revoir très bientôt, miss, et prendrai de vos nouvelles dès mon retour. Enchanté de ces instants passés en votre compagnie !

Il se leva, la salua avec un sourire amical et donna quelques instructions à l'oreille du fameux Harold. Puis il se hâta de quitter la pièce et de se rendre au quartier des assassins prendre ses instructions et son matériel. La mission était particulièrement délicate, voilà des mois qu'il attendait cet instant et le redoutait en même temps ; car c'était sans doute la mission la plus dangereuse de toute sa carrière.