Lycans & Vampires
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 Dans la chapelle funéraire des Bulkeley (PV Loxy)

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Sir Adrian Bulkeley
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Sir Adrian Bulkeley


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MessageSujet: Dans la chapelle funéraire des Bulkeley (PV Loxy)   Dans la chapelle funéraire des Bulkeley (PV Loxy) Time10Dim 7 Mar - 2:52

(HJ : suite de la rencontre dans les souterrains)

Comme toutes les grandes familles londoniennes, les Bulkeley avaient leur chapelle funéraire non dans le cimetière moderne, mais dans la partie la plus ancienne, autour de l'église St-Raphaël. Autrefois, le tombeau familial se trouvait dans l'église elle-même, où tous les Bulkeley du Moyen Age et de la Renaissance étaient inhumés. Mais au XVIIe s., l'arrière-grand-père d'Adrian, lord Reginald Bulkeley, avait fait construire à l'extérieur une vaste chapelle funéraire surmontant une large crypte qui servit dès lors de sépulture à la plupart des membres de la famille. On pouvait déjà en apercevoir le dôme de pierre à la romaine, et les deux obélisques précédant l'escalier y donnant accès.

- Je vous rassure, très chère, Mme de Stauffenstern est une obscure aristocrate allemande dont la famille a suivi nos souverains en Angleterre. Certains même disent qu'elle ne serait pas duchesse, mais une ancienne courtisane de luxe... Qu'importe, ses fêtes sont toujours un régal et le tout Londres s'y presse. En raison des événements, elle reçoit à présent dans la résidence de campagne où elle s'est barricadée avec ses gens ; mais on y oublie les troubles de ce temps, vous verrez. Rendez-vous est pris, soyez certaine que je n'oublierai pas. Ce sera merveilleux, je m'en réjouis par avance... Ainsi, vous êtes d'origine française ?

Ils arrivaient tout près de la chapelle des Bulkeley. Il rit à nouveau quand elle fit remarquer que sa gorge était sèche. Il l'aida à monter les marches menant à la porte ouvragée de la chapelle de marbre de style néoclassique, glissa sa main derrière une sculpture et en sortit une clef avec laquelle il ouvrit le vantail.

- Je vous en prie, miss Loxy, lança-t-il en s'inclinant pour l'inviter à entrer. Bienvenue dans la chapelle de la famille Bulkeley. Comme vous pouvez le voir, on n'a pas lésiné sur les marbres précieux, les bronzes dorés, les sculptures et les tableaux commandés aux artistes les plus en vogue. Un amas d'orgueil jusque dans la mort !

Lorsqu'ils furent tous deux entrés, il referma la porte à clef, de façon à ce qu'ils ne soient pas dérangés. Puis il l'amena vers le fond de la chapelle, où prenait un petit escalier menant à la crypte. Il alluma un chandelier, et ils descendirent sans tarder. La salle souterraine était tout aussi ornée que la chapelle haute. Des tombeaux sculptés de figures baroques, aux marbres polychromes, étaient sagement rangés le long des murs, avec leurs volutes d'angelots dodus en marbre doré et leurs colonnes à l'antique. Il invita Loxy à s'asseoir dans un grand fauteuil que sa tante avait spécialement fait réaliser pour ce lieu - en bois passé à la feuille d'argent, avec des garnitures de soie noire et violette et des pieds terminés par de lourdes pattes de lion. Pendant ce temps, il alluma les divers chandeliers, qui dispensèrent bientôt une lumière tamisée. Puis il se dirigera vers le caveau de sa tante et appuya sur la tête d'un ange, découvrant une niche contenant la fameuse réserve de boissons d'où il sortit deux verres de cristal.

- Que puis-je vous offrir, chère amie ? Whisky écossais ? Brandy ? Porto ? Je puis y ajouter un peu de mon sang, si vous le souhaitez...
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Loxy
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MessageSujet: Re: Dans la chapelle funéraire des Bulkeley (PV Loxy)   Dans la chapelle funéraire des Bulkeley (PV Loxy) Time10Dim 7 Mar - 16:36

[L’histoire de ma famille s’inspire d’un personnage ayant existé ; mais l’histoire est modifiée, puisque comme chacun sait, le chevalier de La Barre est mort à 20 ans et n’a donc ainsi pu avoir une fille.]

C’est sans surprise qu’Adrian me conduit vers la partie la plus ancienne du cimetière, jusqu’à une ravissante chapelle, impérieusement surveillée par ses deux obélisques de granit. Alors que mon hôte s’attachait à ouvrir la chapelle, il me parlait de cette duchesse, sur un ton léger, et sans omettre les bavardages dont elle faisait l’objet.

« Je suis moi-même née en France. Ma famille appartient à l’origine à la noblesse d’épée, et pour quelques uns, à la noblesse de robe. Mais mon arrière grand-père avait racheté des titres et se fit ainsi Duc de Férolles. Le titre s’est ainsi transmis de mâle en mâle, selon la règle de primogéniture. Mais mon père n’ayant pas été l’aîné de la fratrie, il fut fait chevalier de La Barre. Vous savez désormais tout ; exception faite de mon véritable prénom. »

Sur ces paroles, nous pénétrâmes le petit édifice, dans lequel il nous fallut descendre un étroit escalier en colimaçon avant d’arriver dans la crypte.


« C’est absolument charmant ! Je n’en attendais pas moins de vous, fis-je un petit sourire au coin des lèvres. Orgueil jusque dans la mort, et surtout dans la mort ! Quelles vaines valeurs que celles des gens qui ignorent que la mort emporte tout !»

Je prenais place dans un confortable fauteuil un peu poussiéreux, mais qui donnait un certain charme à la scène. Je scrutais les riches décorations de cette chapelle et me perdis dans mes pensées… Peut-être « la mort » m’avait elle fait véritablement prendre conscience de la vanité de la vie, et peut-être cette même mort m’amenait aujourd’hui à profiter des plaisirs présents plutôt que me chagriner des absents. Il m’a aussi fallut prendre conscience, à regret, que le corps mais surtout l’esprit de l’homme est limité, et que l’on ne peut posséder que son cœur. Mais plutôt brûler en enfer que de finir comme ces hypocrites dévots ! Cette remarque me fit rire intérieurement, comment imaginer un vampire dévot ?!
Ce fut Adrian qui me sortit de mes rêveries, une bouteille dans chaque main.


« Hum… Brandy je vous prie. Votre sang ? N’en faites rien, il risquerait d’éveiller ma soif», lui fis-je, provocante.

En reprenant contact avec la réalité, je remarquais qu’il avait pris la peine d’allumer quelques lourds chandeliers en argent massif, dispersés çà et là dans la pièce dépourvue de fenêtre.


« Vous êtes encore plus adorable que je ne l’aurais cru Adrian ! Mais dites-moi plutôt quelles lectures vous embrasent, et parlez-moi de votre famille, de leurs desseins pour vous. Je suis si curieuse ! »
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Sir Adrian Bulkeley
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MessageSujet: Re: Dans la chapelle funéraire des Bulkeley (PV Loxy)   Dans la chapelle funéraire des Bulkeley (PV Loxy) Time10Mar 9 Mar - 5:03

[HRP : vous me faites aller de surprise en surprise, très intéressant personnage que le chevalier de La Barre Wink ]

Adrian se délectait de ses paroles, et elle semblait goûter l'endroit. Comme elle l'avait demandé, il lui servit un verre de brandy ; et pour l'accompagner, s'en servit un lui aussi. Puis il alla s'asseoir à ses côtés sur les marches du caveau funéraire de son arrière-grand-oncle.

- Née en France ? , dit-il en lui tendant le verre de brandy. Eh bien portons un toast à vos nobles ancêtres, ma chère. Et à ce prénom que je vous me direz peut-être un de ces jours ! J'avais pressenti que du sang aristocratique coulait dans vos veines ; nous avons ce je ne sais quoi d'extravagance qui nous vient de nos anciennes lignées et qui ne s'invente pas... Regardez mon ami le vicomte Mc Cruimein : il aura beau faire et être même parfois habile, il restera un roturier ; on ne feint de croire à sa noblesse que parce qu'il a un certain pouvoir...

Il appuya sur une tête de lion en bronze doré située derrière lui, et une cache s'ouvrit dans laquelle il glissa la main pour sortir un coffret. Il contenait de petites fioles remplies d'un liquide noirâtre et épais, bien rangées dans des compartiments. Il ôta le bouchon de l'une d'entre elles et versa quelques gouttes du liquide dans son verre.

- Souhaitez-vous goûter, chère amie ? , lança-t-il avec un sourire en lui tendant le flacon. Une fantaisie très coûteuse et aux effets fort distrayants, qui fait fureur dans les soirées londoniennes : pavot et fruit de lotus. Quelques gouttes suffisent...

Puis il sortit un second coffret, qu'il ouvrit avec une petite clef détachée du pommeau de sa canne. Il contenait des joyaux dont il avait dépouillé les tombes de ses ancêtres, jugeant qu'ils n'en avaient plus besoin là où ils étaient. Cette réserve secrète lui avait permis de maintenir son train de vie quand son père lui avait coupé les vivres, avant qu'il ne reçoive l'héritage de sa tante. Depuis ledit héritage, il n'avait plus eu besoin d'y puiser. Désormais ce trésor servait à faire des présents aux jeunes femmes les plus charmantes.

- Tenez, dit-il en tendant à Loxy le coffret, choisissez ce qui vous plaira. Disons que c'est en prévision de la soirée chez la duchesse ; vous devez y rayonner plus que nulle autre, ma chère...

S'entendre dire qu'il était "adorable" aurait valu à une autre une remarque acerbe en retour ; mais venant d'elle, il le prenait bien. Ils parlaient le même langage, avec des sous-entendus et de l'ironie.

- Mes lectures ? , reprit-il après avoir bu une gorgée. Elles varient en fonction de mon humeur, mais pour l'heure je suis passionné par le contenu de la bibliothèque de feue ma tante. Elle y a rassemblé toute sorte d'ouvrages interdits, publiés sous le manteau ; des écrits sulfureux, inconnus du commun des mortels : un délice digne des plus grands bûchers !

Son rire résonna sous les voûtes de la crypte. Il s'allongea en prenant appui sur son coude, le précieux liquide commençant à engourdir son corps et son esprit et à y répandre une douce torpeur. Et soudain il se leva, se plaçant face à elle, grimpé sur le mausolée de son grand-père paternel dans une pose de statue à l'antique.

- Qu'y aurait-il à dire sur ma famille, ma pauvre amie ? L'une des plus en vue de Londres, et pourtant si vulgaire sous les apparences de grande noblesse. De vrais bourgeois, à la mode de ces temps barbares, soucieux de leurs affaires, de leurs rentes, de politique même ! Mon père m'a renié, car j'ai osé lui tenir tête et lui désobéir... Il faut dire que l'on me soupçonne d'être un bâtard - à vrai dire, je serais loin d'être le premier, un peu de sang frais fait parfois du bien à nos vieilles familles, n'est-ce pas ? A présent, il veut quand même me marier ; une jeune fille de bonne famille, mais si terriblement ennuyeuse ! Une cousine galloise, une dévote, vous rendez-vous compte ?! Moi, marié à une dévote qui fera son signe de croix et tiendra fermement son chapelet en main tandis que je l'honorerai ?! Quelle horreur, j'en frémis rien que d'y penser... Ceci dit, nous sommes déjà fiancés, et je n'ai guère le choix : c'est le mariage, ou l'asile pour les aliénés...

Il sauta au bas du sépulcre et vint s'asseoir au sol à côté du fauteuil sur lequel elle était assise, appuyant sa tête sur l'accotoir.

- Mais je suis moi aussi fort curieux : à vous de me parler de vous ! De ce qui vous passionne, de la raison pour laquelle vous vous trouviez cette nuit dans ces souterrains... Ce qu'il vous plaira de me raconter ; toute parole de vous me sera un délice !
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MessageSujet: Re: Dans la chapelle funéraire des Bulkeley (PV Loxy)   Dans la chapelle funéraire des Bulkeley (PV Loxy) Time10Jeu 11 Mar - 11:13

Adrian s’assit sur les marches du caveau, et leva son verre à mes ancêtres et à mon véritable prénom, toujours inconnu… Soit ! J’étais loin de leur vouer une quelconque forme de haine, j’en étais peut-être même un petit peu fière, il me faut l’avouer.

« Hum… Un jour peut-être oui », dis-je dans un sourire.

Mais Adrian m’intrigua davantage lorsqu’il se mit à parler de Fingal… Ainsi il le connaissait. Un léger sourire se dessina sur mon visage, mais je résistai à la tentation de lui dévoiler son identité. Après tout, chacun avait le droit d’avoir des petits secrets.
Je me saisi sans poser de question de la fiole qu’il me tendit par la suite, et en versais trois petites gouttes dans mon verre.
Tandis que je les regardais se dissoudre dans le liquide ambré, lui donnant une certaine opacité, je lui rendais le flacon sans un mot. Je portais le verre à mes lèvres , laissant le liquide embraser ma gorge et embrumer mon esprit.


Immédiatement après, Adrian me tendit un petit coffret. Curieuse, je l’ouvrais et y découvris une multitude de bijoux. Des bagues serties de diamants, des émeraudes et autres fantaisies.

« Je ne suis pas certaine de vouloir accepter Adrian. Je n’aime pas savoir qu’un bijou n’a pas été choisi pour moi seule, et qu’à fortiori il faisait parti de tant d’autres, offerts au gré des jours et des envies. Toutefois, si vous y tenez j’accepterai, car je sais combien les hommes aiment voir des femmes porter les bijoux qu'il leurs offrent; comme une laisse signifiant leur appartenance. A la condition que vous le choisissiez pour moi, je serai d’autant plus fière de le porter, et ainsi de vous honorer. »

Je me redressais et ajoutais:

"Mais soyez certain qu'avec ce bijou ou non, je saurai vous même vous honorer et vous rendre fier de ma présence."


Je lui redonnais le coffret et bu une nouvelle gorgée du précieux liquide.
Il me fit beaucoup rire lorsqu’il me parla de sa famille, et davantage de sa fiancée. Une dévote… Le plus amusant était encore de le voir s’embraser d’une franche indignation lorsqu’il parlait du devoir conjugal qu’il lui faudrait remplir.


« Il vous faudra cependant y consentir, cher ami »
, dis-je en riant. Mais, ne sera-t-elle point jalouse de vous voir sortir en société au bras d’une autre ? » lui demandais-je, la mine triste.

Mais alors que je riais de son infortune, Adrian vint s’asseoir près de moi et me demanda de lui parler de moi.


« Je vous ai déjà dit ce qui me passionne cher ami. La lecture, le piano, le théâtre, une compagnie éclairée. Tant de choses à vrai dire ! J’aime avoir du temps devant moi. Mais je regrette la monotonie de mes pairs. Heureusement que je vous aie rencontré dan les souterrains, bien que cela ait manqué de mal finir. A cause de votre comportement, lui dis-je en plantant mes yeux gris dans les siens.
Je ne saurais pourtant vous dire ce que j'y faisais. D’autant que je ne les aime pas. Mais vous, qu’y faisiez vous ? Ne m’aviez vous point dit que vous aviez à faire ? »

Peu à peu, l’alcool et le pavot firent leur office, si bien que mon verre finit, je m’alanguissais dans le large fauteuil.
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Sir Adrian Bulkeley
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MessageSujet: Re: Dans la chapelle funéraire des Bulkeley (PV Loxy)   Dans la chapelle funéraire des Bulkeley (PV Loxy) Time10Sam 27 Mar - 1:22

- Ma chère, votre réponse me fait réaliser ma maladresse : veuillez me pardonner, et je vous promets que je ferai réaliser par le joaillier de la Cour une parure digne de votre troublante beauté. Loin de moi l'idée de prétendre vous tenir en laisse, milady : c'est juste que les joyaux ne trouvent la justesse de leur éclat que lorsqu'ils brillent sur la peau d'une femme...

Il plongea la main dans le coffret, manipula quelques joyaux et prit le temps de choisir avec soin. Il opta pour une rivière de diamants et rubis, qu'il se permit de placer au cou de la belle ; puis un lourd bracelet orné des mêmes joyaux qu'il attacha à son poignet délicat. Enfin, il plaça dans sa chevelure une aigrette de diamants, avant que de déposer un baiser furtif au creux de son cou.

- Je ne doute point que vous ferez honneur à votre nom et au mien, ma chère, même sans ces artifices. Ces joyaux étaient faits pour vous, qu'importe leur provenance : ils attendaient de servir de reflet à vos charmes, ajouta-t-il en lui baisant cette fois-ci la main. Quant à ma fiancée, n'ayez crainte : elle sait tenir la place qui est la sienne, et le monde ne s'y trompe pas ; il ne s'agit que d'une union de raison, les sentiments n'ont en rien à intervenir. Je ne lui demande pas de compte sur la façon dont elle passe ses soirées, à partir du moment où elle me laisse en paix ; j'attends d'elle la même chose en retour... Vous savez ce qu'il en est dans nos familles, n'est-ce pas ?

A chacune de ses paroles, il l'appréciait de plus en plus. Longtemps, il avait désespéré jamais rencontrer chez une femme un esprit aussi libre que le sien. Pourquoi diable fallait-il qu'ils appartiennent à deux mondes si différents, qui en ces temps troublés étaient en plein conflit ? En dehors de Fingal, il connaissait fort peu d'êtres dignes de cette extravagance d'autrefois. Les délices liquides répandaient en lui une savoureuse torpeur. Il laissa sa main caresser délicatement celle de la demoiselle.

- Le temps, ma chère, voilà un bien précieux dont on ne sait plus jouir aujourd'hui... Si vous le voulez, nous irons au théâtre, à l'opéra où j'ai une loge. Comme vous avez raison : ces temps sont bien ternes, et nos contemporains trop lisses...

Il répondit à son reproche par un regard faussement plaintif dans lequel perçait un soupçon d'ironie. Il aimait qu'on le malmène, cela ne faisait qu'accroître son désir et son plaisir.

- Ne vous faites point cruelle, très chère, en me rappelant combien je me suis mépris à votre sujet... Me pardonnerez-vous ? Que dois-je faire pour me faire pardonner ? Dites, et je vous obéirai !

Il se jeta à ses pieds en riant, défit sa cravate de dentelle et la lui offrit pour qu'elle lui inflige quelque punition si elle le souhaitait. Adrian sentait de délicieux frissons parcourir sa peau, il entendait jouer...

- Ce que je faisais dans les souterrains ? Je ne vous en ferai point de secret : je sortais d'une réunion fort ennuyeuse, une confrérie à laquelle j'appartiens par habitude autant que par ennui... Par un heureux hasard, ce qui aurait pu être une sinistre soirée s'est conclu par notre rencontre... Mais je vous en prie, j'attends mon châtiment : je suis tout à vos délicieux caprices, milady !
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MessageSujet: Re: Dans la chapelle funéraire des Bulkeley (PV Loxy)   Dans la chapelle funéraire des Bulkeley (PV Loxy) Time10Sam 27 Mar - 21:12

Les excuses d’Adrian m’enchantaient autant que son dévouement. Je me redressais pour lui faire face; et approchais ma bouche de son oreille tandis qu’il fouillait le contenu du coffret, pour lui chuchoter quelques mots.

« Si elle est reliée à votre main, l’idée d’une laisse ne me révulse pas. »

*Bien au contraire.*

Adrian leva la tête, surpris, et accrocha délicatement une rivière de diamants et de rubis à mon cou, ainsi qu’un large bracelet monté des mêmes pierres et une ravissante aigrette dans mes fins cheveux. J’effleurais distraitement la rivière tout en repensant à celle de ma mère, si belle… Un léger baiser au creux de mon cou me sortit de ma rêverie et me fit frissonner d’aise.

« Si vous continuez ainsi à me flatter je vais finir par croire que vous riez de moi mon cher Adrian. Et je crois ne pas me tromper en vous disant que vous ne devez pas avoir à craindre les soirées que passe votre fiancée si j’en crois ce que vous m’avez dit. »

Alors que je parlais, Adrian me caressais la main du bout des doigts, lissant de leur pulpe mes longs doigts fins, jusqu’au bout de mes ongles vermeils. Je le laissais faire et observais ce geste mécanique. Je remarquais ainsi que la rivière de diamants s’accordait à merveille avec la bague que je portais à l’annulaire droit. Un magnifique bijou avec une monture en or de plusieurs rangées sur lesquelles s’alignaient diamants, rubis, et perles.
Quelques instants après je me levais et fit le tour du petit caveau, caressant le tombeau de l’aïeul de mon hôte, et scrutant chaque parois, chaque dorure et chaque détail de la riche décoration du lieu.
A l’évocation de sa loge à l’opéra, je me précipitais vers Adrian et accrochais mes deux bras à son cou en tournoyant.


« Oh oui Adrian, emmenez-moi à l’opéra. Cela fait bien longtemps je crois, que je n’y suis plus allée, dis-je avec un petit sourire triste. Eloignez-moi de la monotonie du château dans lequel je vis ! »

Lorsqu’il évoqua mes précédents reproches, je fis une moue faussement sévère et me détachais de lui en prenant soin de passer mes ongles sur la chair tendre de son cou. Je reprenais place dans le fauteuil, et restais silencieuse pendant quelques instants, pour le troubler.

« Je suis affreusement attristée de cette mégarde… Ai-je ainsi l’air d’une vulgaire prostituée ? »

Mon ton était celui du reproche, et mon regard se fit mi dur, mi peiné.

« Je ne puis vous dire si je vous pardonnerai. J’espère au moins que vous avez de l’égard pour moi maintenant. »

Le rire d’Adrian me fit perdre mon sérieux, et me fit rire à mon tour lorsqu’il se jeta à mes genoux et arracha sa cravate pour me la tendre.
Je la passais autour de son et l’attirais un peu plus vers moi avant de la faire glisser et de la saisir de la main gauche.


« Vous avez manqué à tous vos égards Adrian, vous êtes bien méchant ! »

J’avais pris ma voix de petite fille joueuse et riais de bon cœur, sans jamais détacher mon regard du sien. Je fis mine de lui assener un coup de cette cravache inventée sur les flancs, avant de passer délicatement la main là où j’avais frappé, bien que je n’avais pu lui faire mal.


« Vous serez bien sage maintenant ? »
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MessageSujet: Re: Dans la chapelle funéraire des Bulkeley (PV Loxy)   Dans la chapelle funéraire des Bulkeley (PV Loxy) Time10Jeu 1 Avr - 10:06

Adrian fut très amusé de l'exquise réponse de miss Loxy concernant la laisse, ce pourrait être à l'avenir un jeu fort intéressant à vrai dire... Il rit de bon coeur à cette boutade, de même que lorsqu'elle évoqua les vraisemblables sinistres soirées de sa toute aussi sinistre fiancée. Mais il fronça les sourcils quand elle sous-entendit qu'il pourrait se jouer d'elle avec ses cajoleries ; puisqu'elle pouvait lire dans ses pensées, il se fit intérieurement la remarque que s'il voulait se jouer d'elle, il le ferait ouvertement et sans ménagement... Avait-elle oublié l'épisode des souterrains ?

- Hé bien voilà une sortie de plus à ajouter à notre agenda mondain : c'est entendu, nous irons donc aussi à l'opéra, ma chère ! , répondit-il devant l'enthousiasme de la jeune femme à cette idée. Il me semble que notre rencontre fortuite est décidément pour tous deux une bénédiction contre l'ennui... Et laisse présager pour autrui quelques cauchemars dont nous rirons ensemble, ne croyez-vous pas ?

C'est avec grand plaisir qu'il se laissa accabler de reproches au sujet de sa mauvaise conduite dans les souterrains, et corriger de façon si délicieuse ; quel dommage seulement que sa tante n'ait point caché ici une véritable cravache... Il dut jouer la douleur, alors qu'il aurait voulu en ressentir une bien réelle ; depuis qu'il y avait été initié, le mélange subtil entre le plaisir et la douleur était pour lui sans égal, repoussant les limites de jeux qui n'avaient rien d'innocent. Il se redressa, bondit hors de portée et s'allongea sur le tombeau de la fameuse tante excentrique, appuyé sur un coude.

- Certes, je reconnais avoir singulièrement manqué d'à propos, lança-t-il avec un sourire entendu. Si vous étiez une catin, vous seriez une courtisane des plus coûteuses, et non de ces filles de rien que l'on trousse contre une muraille à la va-vite... Mes camarades de l'Université avancent qu'en chaque femme sommeille une catin : il suffit d'identifier de quelle espèce... et qu'en chaque homme sommeille pareillement un dindon prêt à se laisser plumer pour un instant de plaisir ! Qu'en pensez-vous ?

Il se redressa, s'agenouilla et enlaça le buste de marbre qui fixait dans l'éternité les traits de sa parente et bienfaitrice, déposant sur les lèvres froides un baiser irrévérencieux.

- Feue ma tante vous dirait, très chère, que je suis effectivement d'une méchanceté redoutable, et tout à fait incapable d'être sage, ne serait-ce qu'un instant... Aussi ne puis-je vous faire cette promesse que je ne tiendrai point ! Il me faut consentir à encourir une nouvelle fois vos savoureuses brimades... Punissez le méchant garçon que je ne puis m'empêcher d'être, madame !
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MessageSujet: Re: Dans la chapelle funéraire des Bulkeley (PV Loxy)   Dans la chapelle funéraire des Bulkeley (PV Loxy) Time10Dim 11 Avr - 0:56

Je ne m’étonnais plus qu’Adrian communique délibérément avec moi par la pensée, comme si nous l’avions toujours fait. Je n’avais effectivement pas oublié l’épisode des souterrains. Je savais apprécier cette rencontre fortuite à sa juste valeur, et me félicitais d’avoir été d’humeur si clémente. Laisser la vie sauve à Adrian m’avait permis de découvrir là un bien singulier personnage, qui promettait de me sortir de mes longues soirées d’ennui. Car quoi qu’ils en disent, et quoi que s’imaginent les humains, mes semblables sont ennuyeux comme la mort. Cette petite comparaison fort à propos me fit sourire.

« Je ne puis qu’abonder en votre sens Adrian. Il me semble que nous formerons le duo le plus détestable du tout Londres ! »

Alors que je m’adressais à lui, je ne pus ignorer la lueur de son regard. Il était encore à genoux devant moi, et semblait s’y complaire. Il dut cependant se résigner à se relever et me présenta enfin ses excuses, qui à la vérité n’en étaient pas vraiment.

« Adrian, vous rendez-vous compte que vous continuez à me comparer à une prostituée ? Qu’elle soit coûteuse ou non, une prostituée est une prostituée ; et je ne vends pas mes services. D’autre part, je vous interdit d’essayer d’identifier quelle catin sommeille en moi. Il n’est point l’heure, lui répondis-je en souriant. Mais je vois effectivement en vous un dindon des plus plaisant.»

Désireuse de ne point froisser mon ami, j’avais prononcé cette dernière phrase en riant. Ce n’était après tout qu’une bien piètre revanche en comparaison à la grossièreté dont il avait fait preuve à mon égard.

« Je consens à essayer de faire votre éducation, me faudrait t-il alors en passer par les réprimandes. »


Tout en disant cela, je m’étais rapprochée de lui, féline, et m’étais placée de l’autre côté de buste. J’enlaçais alors lascivement le cou de sa défunte tante et continuais.

« Mais Je ne puis moi-même être sûre d’être toujours bien sage. Je crois même qu’il m’arrive parfois d’être très vilaine. Il vous faudra me rappeler à l’ordre, Adrian.
Mais maintenant dite- moi. Quand me conduirez-vous à l’opéra ? J’ai tellement hâte ! S’il vous plaît Adrian, ne me faites point languir ! »


Dernière édition par Loxy le Sam 17 Avr - 22:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Dans la chapelle funéraire des Bulkeley (PV Loxy)   Dans la chapelle funéraire des Bulkeley (PV Loxy) Time10Ven 16 Avr - 13:30

"Le duo le plus détestable de Londres", voilà une formule qui plaisait fort à Adrian ; il imaginait ce titre pour un article outré à paraître dans les dernières gazettes mondaines de Londres... Peut-être l'écrirait-il lui-même, utilisant un nom d'emprunt et faisant jouer ses relations dans les milieux littéraires ; ce pourrait être fort divertissant... Elle faisait un jeu des réprimandes au sujet des événements survenus dans les souterrains, même s'il sentait bien que son honneur avait été blessé. Pour la première fois sans doute de toute son existence, Adrian vicomte Bulkeley, riche et fantasque héritier d'une noble lignée, se prenait à avoir des regrets quant à l'attitude cavalière qu'il avait pu avoir envers une femme... Une vampire lui révélait le respect de la gente féminine, sans doute parce qu'elle était la première à lui inspirer réellement du respect...

Tout en devisant, elle l'avait rejoint sur le tombeau de sa tante, dont elle enlaçait elle aussi le buste de marbre.


- Laissons, ma chère, ces histoires de courtisanes et de dindons, voulez-vous, dit-il en baissant les yeux. Je serai votre élève assidu, chère amie, et j'accueillerai avec la plus grande obéissance vos justes ou injustes réprimandes, si elles peuvent vous faire oublier que je fus à l'aube de notre rencontre le dernier des vauriens...

* Je crains, miss, que vous n'ayez ouvert en moi quelque chose qui refusait de voir le jour..., pensa-t-il en sachant qu'elle lirait ce message dans ses pensées. Moi qui n'ai jamais aspiré qu'à mettre ma vie en danger pour conjurer l'ennui et défier la mort, voici qu'il me semble trouver en vous un double dont je n'espérais point qu'il puisse exister... Si vous vouliez bien m'épouser, je ferais fi de nos différences et c'est en lady Bulkeley que vous m'accompagneriez dans le monde... Je vous promets d'être un mari libertin et fort permissif...*

- Lorsque vous serez très vilaine, si vous me permettez de vous corriger à mon tour, je le ferai bien volontiers..., dit-il en laissant sa main effleurer celle de la jeune femme. Quant à l'opéra, il faudra que nous regardions parmi les cartons d'invitation que mon valet a dû ranger soigneusement - vous verrez, lorsque vous le connaîtrez, pourquoi je dis cela ! Il y aura bien un spectacle prochain auquel nous pourrons assister depuis la loge d'où nous pourrons nous divertir tant de la scène que de la salle...

Il se leva à nouveau brusquement, sauta au bas du tombeau et saisit sa montre dans la poche de son gilet.

- Il se fait tard, et il me semble que nous avons fait le tour de ce lieu ! Je ne sais pour vous-même, mais en ce qui me concerne, rester trop longtemps au même endroit finit toujours par m'ennuyer. Si vous n'y voyez aucun inconvénient, rejoignons à présent la résidence londonienne que ma fameuse tante m'a léguée - vous verrez, une bâtisse très "vieille aristocratie", avec ce soupçon d'extravagance que l'on savait avoir autrefois. Nous nous y restaurerons, et ensuite je ferai venir un couturier et un joaillier afin de nous apprêter pour les soirées à venir dont nous parlions... Que dites-vous de ce programme ? Je vous en prie, acceptez...

Il ne lui laissa pas le choix et l'entraîna hors de la chapelle et du cimetière, héla un fiacre qui par chance passait par là et ordonna au cocher de se rendre dans l'un des anciens quartiers chics de Londres où se trouvait la fameuse maison. Chemin faisant, il décida de faire un détour par son appartement, afin de prendre les fameux cartons d'invitation. Mauvaise idée : son père demandait à le voir de toute urgence au sujet de la question de l'héritage, et il ne pouvait s'y soustraire, ses projets pouvaient en être compromis. Ce serait d'ailleurs l'occasion d'annoncer à lord Bulkeley père son intention de rompre ses fiançailles avec l'obscure cousine au profit d'une union qu'il présenterait comme bien plus profitable avec une demoiselle de la haute aristocratie française. En ces temps troublés, avoir des parents en France pourrait se révéler utile, et le père se laisserait sans doute convaincre. Il revint dans le fiacre, un peu gêné de devoir modifier leurs projets.

- Vous me voyez désolé, très chère, mais mon père me mande de toute urgence. D'ordinaire, j'aurais fait peu de cas d'une telle injonction, mais ici il s'agit d'une affaire primordiale : je crains qu'il ne cherche à me priver de mon héritage. Si vous l'acceptez, je vous dépose à la résidence de feue ma tante, où mes gens prendront soin de vous. Et pour ma part, je filerai sans tarder au manoir Bulkeley. Je vous fais la promesse d'être absent le moins longtemps possible, dit-il en lui baisant la main tandis que le fiacre se remettait en route.
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MessageSujet: Re: Dans la chapelle funéraire des Bulkeley (PV Loxy)   Dans la chapelle funéraire des Bulkeley (PV Loxy) Time10Sam 17 Avr - 19:42

Contre toute attente, les dernières excuses d’Adrian me parurent véritablement sincères. Il baissait la tête, mais continuait à me parler, de l’intérieur. Il semblait nerveux, peut-être surpris par sa propre audace, qui savait ?

Je relevais doucement le visage de mon ami et le contemplait alors que nous communiquions silencieusement. Le tableau était étrange, mais je le vivais avec une rare intensité. De celles qu’il ne m’a plus été permis de vivre depuis de longues années… De celles qui font frémir, qui font bouillonner, qui enchantent et qui déboussolent.

Lorsque je relâchais son menton, Adrian se mit à me reparler de l’opéra. Je lui offrais un petit sourire afin de ne pas être impolie en restant de marbre face à ses paroles, mais j’étais absente ; mon esprit vagabondait et se livrait à des expectations aussi folles qu’impossibles !
Je crois qu’Adrian voulait meubler ce silence, ne surtout pas laisser de vide, de peur de paraître sot. Ne surtout pas me laisser le temps de répondre et vite, changer de sujet. Les dandys savent si bien faire ça… Parler et passer du coq à l’âne en ne laissant aucun répit à leur interlocuteur.

Mais après tout, qu’aurai-je pu lui répondre ? Comment pouvait-il envisager de présenter à son père et au monde une femme qui ne vieillira jamais ? C’était insensé, fou ! Mais déjà j’imaginais ce que pourrait être ma vie à ses côtés. Quelle ingénue je faisais…

Adrian décida soudainement de s’en aller, et de m’emmener chez lui. Je ne savais pas si je devais, mais il ne me laissait pas le choix. Il saisit ma main et me traîna jusqu’au dehors. Sa main était si chaude, si délicate, si fine.
En quelques instants nous nous retrouvâmes dans un fiacre qui passait par là, en route pour sa demeure. Mais leurs projets furent contrariés par le père de mon ami, lequel demandait à le recevoir au plus vite. En bon gentilhomme, Adrian se fit un devoir de m’accompagner jusqu’à chez lui avant de partir retrouver son père. Malgré cette attention, je ne pus m’empêcher d’éprouver un petit pincement à l’idée de son départ, aussi court soit-il. Comme s’il allait partir pour toujours.


« Très bien Adrian. Je vous attendrais. Mais peut-être pourrais-je tout simplement rentrer chez moi. Rien ne nous interdit de nous revoir à nouveau demain. »

Je ne brillais pas par mon éloquence, et il ne fit ainsi point de cas de ma remarque. Arrivés à bon port, Adrian me mena jusqu’à l’entrée principale avant de me confier à l’un de ses gens. Il baisa ma main et s’en retourna à ses affaires.
Je restais obstinément sur le perron, le regardant s’éloigner vers la lourde grille du domaine. Mais avant qu’il ne s’enfonce totalement dans l’obscurité, je m’élançais vers lui et le rattrapais sans mal.


« Héloïse ! Je m’appelle Héloïse… »

Alors qu’il souriait, je m’approchais un peu plus de lui et posais délicatement ma main contre sa joue, peinée de ne pas pouvoir éprouver un peu plus la douceur de sa peau. Il fallut ensuite se séparer, et repartir de là où j’étais venue.

[ Je vous regrette déjà. ]
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