Londres, Lugubre et Sombre ... [ Arrivée de Mantyver, libre]

J'avais parcouru quelques kilomètres avant de me retrouver à Londres. Il était pourtant relativement tôt, mais d'épais nuages recouvraient la ville et le soleil n'était plus visible, seule la lune perçait tôt dans les nuages ...

Attendant sur un banc, j'avais étrangement faim et c'était précisément à l'heure où les gens rentraient dans leur maison, n'oubliant surtout pas de verrouiller leurs portes.

*"Ces Anglais sont bien étranges, me disais-je à moi-même ...Peut-être une piste ..."*

Je me contentai de trouver un endroit où loger. Je me dirigeai vers un hôtel sur les bords de la place mais en toquant, une voix apeurée et rageuse rétorque :

"Débrouillez-vous ! On n'ouvre plus à cette heure-ci ! Mais ... Bonne chance !"

Bonne chance ?! Curieuses coutumes que d'avoir peur de la nuit ... Je soupirai puis décidai de trouver à manger tout seul ... Comment ?! Mais ... Je suis prêt a manger des rats ? Ce penchant animal dans mon corps commençait a prendre un peu le dessus ! Une sensation de survie se mit alors à me commander : Choppe le rat a droite ! Choppe-le ! Mon estomac me tiraillait et comme à la première transformation, je sentis une douleur dans tout mon corps . Ça recommençait ... Mais quand est-ce que la douleur allait s'arrêter : Tant de souffrance pour ce sentiment de puissance ? Je me mis a hurler à la mort indépendamment de ma volonté, ce cri de loup étant le signe que ma transformation était finie. Je gardais un semblant d'humanité, mais la bête prenait une grande partie de mes pensées et me rappellait qu'elle était mon amie et qu'elle ne voulait que cohabiter . White Bane m'avait pourtant dit que la bête et moi n'étions qu'une seule personne. Ce changement se fera sentir plus tard, pensai-je ... Trêve de réflexions ! Le rat s'était échappé et toutes les bestioles étaient rentrées dans leurs repaires.

Mais, mon odorat avait pisté quelque chose : Je me retournai et je n'en crus pas mes yeux. Un mirage ? Une biche en plein centre ville ! Je me frottai les yeux pour voir si je ne me trompais pas,mais, ma vision se brouilla et ma faim n'attendait pas ! A l'assaut ! Toutes griffes dehors, je fonçai sur le morceau de viande ambulante qui semblait vouloir s'échapper, mais mes pattes monstrueuses rattrapèrent l'animal en fuite.
Je plaquai la bête et la de mes mâchoires lupines.

"Noooon ! Arrrrrgh ..."

Une voix humaine ? Je devais halluciner ... Je préfèrai continuer mon festin jusqu'à plus faim. Je fus enfin rassasié, et, content de ma prise , je décidai de me reposer. Je m'allongeai à côté de la carcasse mais ... Malédiction !!! Je venais de manger un homme ! J'avais perdu la raison ! Calme ... Je préfèrais rester calme et réfléchir à une solution ... Je pris le cadavre sur mon épaule et trouvai une plaque d'écoulement. Je l'enlèvai et jetai le corps. Pas de témoin visiblement. Je regardai autour de moi et un sentiment de culpabilité m'envahit, comme si l'on me regardait, je sentais une présence qui me scrutait de plus loin.

"Montre-toi ! Sors de ta cachette !"

Etais-je fou ou avais-je vraiment été vu ? Aucune des deux réponses n'était plus glorifiante que l'autre.

[Edit Fingal : pense s'il te plaît à respecter la mise en forme demandée dans les règles : descriptions et actions en italique, pensées entre * *, paroles en gras. Merci . J'ai corrigé, parce que tu viens juste d'arriver.]

(HJ : si tu le veux bien )

Comme souvent après les cours, Stewart était allé se promener dans Londres. Il aimait quitté l'atmosphère confinée du repaire des lycans et parcourir cette ville qui bientôt appartiendrait entièrement, il en était convaincu, à ceux de son espèce. Il errait dans les rues sans but précis, prenant parfois le temps d'échanger quelques mots avec des personnes qu'il connaissait. Il avait bu un verre dans une taverne, discutant avec le patron qui, bien qu'humain, se montrait assez ouvertement complice des lycans avec lesquels il faisait de bonnes affaires. Quand il était ressorti, la nuit était tombée ; il allait falloir regagner le repaire, vers lequel il se dirigea sans se presser.

C'est alors qu'il entendit, en traversant la place, des bruits étranges qui éveillèrent son attention. Il saisit son couteau et sans bruit s'approcha, dissimulé dans la pénombre. Et ce qu'il vit le surprit : un lycan qu'il ne connaissait pas était en train de dévorer une proie humaine, ici, dans un endroit si peu discret. Peut-être un de ces mercenaires lycans arrivés des provinces anglaises pour renforcer les troupes de Londres ? En tout cas, un imprudent qui prenait des risques alors que la ville n'était pas encore sous contrôle. Mais l'inconnu sentit sa présence et lui demanda de se montrer ; il hésita un instant : allait-il se charger d'un nouveau problème alors qu'il avait déjà beaucoup à faire avec les nouvelles recrues ? D'un autre côté, son fort instinct de meute l'encourageait à ne pas laisser un autre lycan en position délicate... Il garda son apparence humaine, aucune raison de se transformer ; son insigne d'officier lycan devrait suffire à inspirer la confiance.

- Hé bien, l'ami ! , dit-il en souriant tandis qu'il rangeait son couteau dans son fourreau. Tu avais diablement faim, tu n'as pas laissé grand' chose de cette carcasse !

Il s'approchait lentement, car il savait par expérience qu'un lycan sur ses gardes pouvait être dangereux, même si l'odorat permettait d'identifier un membre de sa race y compris sous sa forme humaine. Surtout que l'inconnu en question était un solide gaillard.

- Ceci dit, tu es un peu imprudent de faire ça ici ; on aurait pu te surprendre et le secteur n'est pas totalement sécurisé. Nouveau à Londres, peut-être ? Ne t'inquiète pas, je suis moi-même lycan : Stewart Crowley, sous-officier formateur des Assassins du Repaire de Londres. Et toi ? Tu appartiens à un de ces régiments de lycans irlandais venus nous prêter main forte ?

L'inconnu, visiblement un peu embarrassé, reprit sa forme humaine avant de se présenter. Il était plus impressionnant encore de force et de robustesse, une recrue de choix pour les armées lycanes ! Il dit, après un curieux temps d'hésitation, s'appeler Mantyver et n'appartenir à aucun régiment, mais être venu de France à Londres pour retrouver d'autres lycans...

- Enchanté de même, monsieur Mantyver, répondit Stewart, "monsieur" étant l'un des rares mots qu'il connaissait en français. Pour un Français, tu parles parfaitement notre langue ; c'est une chance, car comme beaucoup de lycans de ce pays je ne parle pas un mot de la vôtre... N'y vois aucun mal, mais je préfère tutoyer, question d'habitude entre militaires de notre meute... Quel dommage, avec une carrure telle que la tienne, que tu ne fasses pas encore partie de nos armées. Je suis certain que nos officiers seraient heureux d'enrôler un homme tel que vous dans nos rangs. Car tu le sais sans doute, ce pays est en guerre, et nous luttons encore contre les vampires et les quelques humains qui résistent pour le contrôle total de Londres. Si tu le veux, je peux te présenter aux officiers recruteurs ; justement, je rentrai au manoir qui nous sert de repaire... Je suppose que comme tu viens d'arriver tu ne sais pas où loger ?

Il fut surpris de l'étrange requête de l'étranger de lui fournir une preuve de son appartenance à la race des lycans. Mais après tout, quelqu'un qui voyageait seul avait toutes les raisons de se montrer prudent. Pour finir de le mettre en confiance, il entama donc sa transformation.

- Ce que je fais là est assez imprudent et peu conforme aux principes de ma fonction, dit le lycan au pelage brun et blanc, mais si ça peut te rassurer définitivement. Maintenant que tu as ta preuve, je vais de suite reprendre ma forme humaine, ça nous permettra de passer plus facilement inaperçus. Suis-moi, veux-tu, ne traînons pas là...

Sans attendre de réponse, il s'engouffra dans une des ruelles qui partaient de la place en direction du quartier où se trouvait le repaire. Un assassin doit connaître tous les passages, et ne pas toujours emprunter les mêmes pour ne pas être repéré. Il s'assura que l'inconnu le suivait bien, et tourna à droite dans une ruelle plus sombre et plus étroite encore, sauta par-dessus le mur d'un jardin pour éviter un détour.

- Désolé de te faire courir comme ça, mais il faut rentrer au repaire le plus vite possible. Au-delà d'une certaine heure, même si je t'accompagne, on ne te laisserait plus entrer. Question de sécurité. Alors comme ça tu es tout nouveau, tu découvres juste les pouvoirs qui sont les nôtres ? , questionna-t-il tout en marchant à travers ce qui était un grand verger ayant appartenu autrefois à une riche famille.

Pour ressortir, pas besoin de sauter par-dessus un mur, le petit portail de bois était cassé et on pouvait passer directement dans la rue, au bout de laquelle on apercevait la grande bâtisse du repaire des lycans. Soudain, il remarqua une ombre qui se glissait en silence contre les façades. Il fit signe au Français de ne plus bouger et huma l'air : c'était un lycan.